
« Il s’agit d’une nouvelle forme de délinquance » : pourquoi les cas d’abus de faiblesse sur les personnes âgées se multiplient
Par Mathieu Delahousse pour le Nouvel Obs
Enquête. En un an, la justice a vu se multiplier les affaires d’abus de faiblesse concernant des personnes âgées qui ont donné des sommes importantes à des aidants, des proches, des amis ou même des professionnels. « Les victimes peuvent être abusées par des aidants, par le cercle familial ou par de véritables “coucous”, qui s’invitent dans leurs vies », selon une magistrate.
Cent dix-sept mille euros se sont envolés en trois ans du compte en banque de Lucette, octogénaire qui sombrait doucement dans la maladie d’Alzheimer près de Blois, dans l’Eure-et-Loir. Pas moins de 862 000 euros ont été vidés des comptes de Christiane, qui vivait les ultimes années de son existence à Paris en donnant beaucoup, mais en ignorant qu’on lui en prenait plus encore. La monumentale fortune de Jean-Paul, solitaire établi sur la côte basque, sans héritier et très gravement malade, a été couchée subitement sur un nouveau testament après une rencontre…
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Tout n’est cependant pas, et heureusement, à regarder d’un œil inquisiteur. Il y a peu, une longue enquête a été lancée à Annecy après l’alerte d’une banque. Une femme vidait les comptes d’une autre, partie dans un Ehpad. Toutes les apparences d’un joli cas d’abus de faiblesse. Les investigations ont pourtant établi que les deux mamies, qui s’étaient connues lorsqu’elles étaient secrétaires dans un groupe de fromageries, affichaient une amitié de cinquante ans et qu’une « relation quasi filiale » s’était nouée entre elles.
« En matière d’abus de faiblesse, le doute doit profiter à l’amitié », a lancé aux juges Louis Cailliez, l’avocat de la soi-disant profiteuse.
Elle a été relaxée.
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