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Interpellation mortelle à Montfermeil : quatre policiers mis en examen dans l’enquête sur la mort de Kyllian Samathi

By 13 août 2025août 25th, 2025Actualités
Tribunal Bobigny

Lors de son interpellation en janvier 2024, Kyllian Samathi, âgé de 30 ans, est décédé après avoir reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique.

Par Le Parisien avec AFP 

Quatre policiers, ayant participé à l’interpellation d’un homme en janvier 2024, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), ont été mis en examen, a appris l’AFP auprès du parquet de Bobigny, ce mardi. L’homme était décédé après avoir reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique.

Ils ont été mis en examen en mars et avril pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique ».

Employé d’une épicerie de Montfermeil, Kyllian Samathi, âgé de 30 ans lors des faits, est décédé au lendemain de son interpellation, le 4 janvier 2024 peu après minuit. D’après une source judiciaire, « le rapport médico-légal établit un lien entre l’usage répété du taser et le décès » du jeune homme.

Deux policiers placés sous le statut de témoin assisté

« L’expertise réalisée à la demande des magistrats en charge du dossier a clairement démontré que l’usage des PIE (pistolets à impulsion électrique) n’avait qu’un lien indirect dans le mécanisme du décès », a nuancé auprès de l’AFP Angélique Peretti, qui défend l’un des policiers.

Pour Pauline Ragot, avocate d’un autre mis en cause, ce dernier « a fait usage de son taser – qui est une arme dite intermédiaire – avec discernement et en riposte face à un danger pour son intégrité physique ou celle de ses collègues. L’objectif était de maîtriser la personne pour préserver sa propre sécurité, la leur et celle des riverains ».

Deux autres policiers ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté. Ces six policiers, sur les 18 qui intervenaient, ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique (PIE, qui projette des aiguillons reliés à l’arme par des filins), touchant la victime d’une douzaine de décharges.

Deux arrêts cardiorespiratoires

Le 4 janvier 2024 peu après minuit, les fonctionnaires de police étaient intervenus en nombre dans une épicerie de Montfermeil pour interpeller cet employé, alors décrit dans un communiqué du procureur de Bobigny Éric Mathais comme étant dans un « état de surexcitation » et « d’agressivité ».

« L’homme résistait violemment, en tentant de s’emparer de l’arme à feu d’un des policiers, de se saisir d’une bouteille susceptible de servir de projectile et de porter des coups aux policiers présents », détaillait le procureur, en se basant sur les procès-verbaux des forces de l’ordre. Le trentenaire avait fait tomber au sol l’un des agents et lui « mordait un doigt jusqu’au sang au point de lui occasionner une fracture », précisait-il.

Né en Martinique le 1er janvier 1994, Kyllian Samathi avait été victime de deux arrêts cardiorespiratoires, avant d’être hospitalisé dans le coma, avait rapporté une source proche du dossier. Il était décédé à l’hôpital le lendemain des faits. Sollicité, l’avocat de sa famille n’a pas souhaité faire de déclaration.

Le lendemain du décès, des témoins de la scène avaient assuré à l’AFP que Kyllian Samathi avait été « tabassé » et que la patrouille de la brigade anticriminalité, la première sur les lieux, était intervenue de sa propre initiative, contredisant un premier récit des faits.

Source : Le Parisien