INFO LE FIGARO – Me Louis Cailliez a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur lundi 26 mai.
L’avocat de l’entrepreneur Pierre-Édouard Stérin, Me Louis Cailliez, a adressé lundi 26 mai un courrier au ministre de l’Intérieur pour demander le déclenchement d’une procédure de dissolution administrative du collectif «Actions Féministes Tours», a appris Le Figaro.
Pour rappel, Pierre-Édouard Stérin est le fondateur de Smartbox. À la tête d’une fortune de 1,6 milliard d’euros, l’entrepreneur catholique a confié à plusieurs reprises son intention de peser sur la vie politique et intellectuelle du pays à travers notamment une structure qu’il finance, intitulée «Périclès». L’homme d’affaires ambitionne de mettre la droite conservatrice aux manettes.
«Brûlons les riches»
Ses convictions ne plaisent pas à tous, notamment à l’extrême gauche. Le 6 mai dernier, le groupe «Actions Féministes Tours» a ainsi publié sur son compte Instagram une photo où on pouvait lire le slogan «Stérin décapitation», collé en lettres capitales dans une rue à Tours.
Sous cette photo, le collectif précisait s’opposer à la tenue des «Nuits du bien commun», notamment celle du 6 mai au Grand Théâtre de Tours, dont Pierre-Édouard Stérin est l’un des cofondateurs. «Les nuits du bien commun n’ont pas leur place dans la société, ni à Tours ni nulle part (…) 1. Sterin d.capitation (pour des raisons évidentes, je vous laisse compléter le message). (…) 4. Br.lons les riches», peut-on lire dans cette publication.
«Le groupe “Actions Féministes Tours” est de toute évidence un groupe organisé et structuré, qui réfléchit mûrement ses actions et choisit à dessein des mots extrêmement violents pour exciter les consciences et pousser au crime, avant de revendiquer son activisme sur les réseaux sociaux, pour lui donner encore plus de résonance et toucher le plus large public possible (…) L’ensemble de ces publications constitue la signature de la commission d’une série d’atteintes très graves à l’ordre public», indique le courrier adressé par Me Louis Cailliez à Bruno Retailleau.
Propos anti-police et anti-riches
Parmi les slogans collés ou utilisés par le groupuscule ces derniers mois : «Mort aux patrons», «Cramez des flics», «Darmanin brûle», «Macron explosion», «Cramons les CRA (les centres de rétention administrative abritant des clandestins avant leur expulsion, NDLR)» ou encore «Stop au communautarisme des riches hommes blancs, on en a décapité pour moins que ça».
Contactée par le média Blast, une militante du collectif «Actions Féministes Tours» indique concernant les propos visant Pierre-Édouard Stérin : «On a écrit “décapitation” car c’est une référence symbolique aux rois et aux dominants qui ont été guillotinés, mais qu’il se rassure, nous n’avons pas l’intention de lui couper la tête. C’est une expression forte pour montrer notre opposition radicale à la bourgeoisie réactionnaire, mais absolument pas une menace de mort». D’un point de vue purement juridique, il s’agit néanmoins d’une menace de mort et d’un appel au meurtre.
Une plainte déposée
Le 19 mai dernier, Me Louis Cailliez avait annoncé dans un communiqué une plainte pénale contre X auprès du parquet de Paris pour «menaces de mort» et «provocation à commettre une infraction d’atteinte à la personne» visant Pierre-Édouard Stérin. Il faisait état de «24 faits répréhensibles» sur internet ou sur la voie publique. Le slogan «Stérin décapitation» du collectif «Actions Féministes Tours» était englobé dans cette plainte.
«Dans le cadre des débats récents autour du bien-fondé des actions philanthropiques de monsieur Pierre-Édouard Stérin, des activistes d’extrême gauche ont décidé de sortir du cadre démocratique de la contestation des idées pour préconiser explicitement son assassinat comme mode d’action politique», indiquait Me Cailliez dans ce même communiqué.