Skip to main content

Un bijoutier lyonnais condamné pour avoir tiré sur un de ses deux braqueurs

By 9 décembre 2025Actualités

@LouisCailliez

L’état de légitime défense n’a pas été retenu par le tribunal de Lyon, qui a condamné Gilbert L. à 12 mois de prison avec sursis mercredi, pour avoir tiré à cinq reprises sur un des malfaiteurs venus le braquer à sa boutique en 2011. En fuite, ces derniers ont écopé de trois et quatre ans de prison ferme.

Le tribunal de Lyon n’a pas retenu la légitime défense. Gilbert L. a été condamné à 12 mois de prison avec sursis ce mercredi pour avoir tiré sur l’un des deux jeunes hommes venus le braquer dans sa bijouterie du centre de Bron (Rhône) en octobre 2011, selon une information du Figaro confirmée par le paquet de Lyon. Déjà visé à trois reprises dans sa carrière, l’octogénaire désormais veuf et retraité, avait bénéficié d’un non-lieu dans les années 1980 après avoir tué un braqueur. Mais en ce mois d’octobre 2011, c’est lui qui a fait feu en premier avec le magnum 357 caché dans le tiroir de son comptoir.

Ce tireur sportif de longue date, qui détient deux autres armes, avait touché l’un de ses assaillants à 5 reprises, dont deux fois alors qu’il était à terre selon l’expertise balistique. Lui dit avoir tiré à l’aveugle de derrière son comptoir. Absents depuis leur fuite à la suite de leur libération sous contrôle judiciaire en 2013, les deux braqueurs ont été condamnés en leur absence à 3 et 4 ans de prison, légèrement en deçà des réquisitions du parquet.

Le bijoutier va faire appel

Cette peine indigne l’avocat du bijoutier, Me Louis Cailliez, qui annonce au Figaro son intention de faire appel. « Mon client, retraité octogénaire, présent à la barre du Tribunal, qui a simplement eu le malheur de riposter pour se défendre, prend une peine de prison avec sursis parfaitement infamante au terme d’un procès expédié et bâclé, et ce 14 ans après les faits… tandis que dans le même temps ses deux braqueurs, des voyous multirécidivistes qui méprisent tellement la justice qu’ils n’ont pas pris la peine de venir, prennent une peine clémente qui ne sera jamais appliquée. C’est vraiment la chronique d’une justice française à la dérive. C’est parfaitement injuste et nous le démontrerons en Cour d’appel. », a-t-il réagi.

L’affaire devait initialement être renvoyée devant la cour d’assises, mais avait finalement été correctionnalisée par une décision de la chambre d’instruction de 2022, faisant disparaître la notion de vol à main armée. Des mandats d’arrêt ont été délivrés contre les deux braqueurs, aujourd’hui âgés d’une trentaine d’années. Le parquet n’a pas précisé s’il comptait faire appel.

Source : Le Figaro